Conférences
Buddhapāda - L'odyssée des empreintes de Bouddha
« Buddhapāda » (sanscrit et pali) signifie le pied ou les pieds de Bouddha et, au fil du temps, leur empreinte sur la pierre ou des matériaux divers. Leur mission est d'indiquer la présence, le souvenir de l'Illuminé, mais aussi de transmettre son message, ses enseignements, au moyen de signes symboliques qui les recouvrent. Des artistes en ont fait de magnifiques œuvres d'art finement gravées et peintes, parfois ornées d'or ou de pierres semi-précieuses, parfois géantes et bien éloignées des minuscules ébauches indiennes comportant le seul signe de la roue de la Loi bouddhique.
Nés dans la vallée du Gange environ deux siècles avant J.-C., longtemps après la disparition de Gautama Bouddha, les Buddhapāda ont été dotés de symboles nouveaux (108 classiquement) au nord et au sud de l’Asie orientale, deux grandes routes parcourues de l’Inde au Japon par Jacques de Guerny avant d’écrire récemment un livre novateur à ce sujet.
A l’orée du vingt-et-unième siècle de l’ère chrétienne, les Buddhapāda continuent de donner lieu à de grands pèlerinages et restent vénérés et fleuris, malgré la « concurrence » de la statuaire bouddhique anthropomorphe née peu après au Gandhara, dans la vallée de l’Indus. Après plus de deux millénaires d’odyssée à l’échelle d’un continent, la figuration des empreintes de pied de Bouddha fait partie des grandes allégories de l’Histoire de l’Humanité.
Les tambours de bronze de l'Asie du Sud-Est
L’âge du bronze engendra des innovations révolutionnaires parmi lesquelles les tambours de bronze, plus solides et sonores que leurs prédécesseurs à membrane. Outils sonores, ils conférèrent à leurs possesseurs un prestige jusque dans leurs tombes en créant de nouveaux rites, voire des mythes, à partir du bassin du Fleuve Rouge où ils sont nés.
Sur leur plateau sonore ou sur leur base cylindrique, ces tambours en alliages de cuivre furent décorés d'éléments géométriques ou figuratifs, anthropomorphes et zoomorphes.
L’odyssée des tambours de bronze dure depuis deux mille cinq cents ans. Leurs traditions ont touché des peuples et des territoires immenses, du sud de la Chine et du nord du Vietnam aux îles d’Indonésie, incluant l’ensemble de la péninsule indochinoise.
Jacques de Guerny propose, à partir de son dernier livre, un périple sur les « chemins historiques des tambours de bronze » qu’il a effectivement parcouru. Il relate, sans en cacher les inconnues, les provenances, fabrications, styles, usages de ces objets — véritables trésors de l’humanité — recherchés par tous les grands musées du monde et les collectionneurs privés.